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Le LEF réunit expertes et acteurs européens pour discuter des violences faites aux femmes

[Bruxelles, le 12 Octobre 2012] Le lundi 8 octobre, le LEF a organisé un séminaire stratégique, en rassemblant d’importants décideurs et représentants d’organisations des femmes, pour discuter la question des violences faites aux femmes aux niveaux européen et international. Intitulé « From the local to the global level : Moving forward to end violence against women » (“Du local au global: progresser pour éradiquer les violences faites aux femmes”) et supporté par le Parlementaire Européen Raül Romeva et la Fondation Heinrich Böll, le séminaire a été une occasion unique pour les représentants des Institutions de l’UE, du Conseil de l’Europe, des Présidences de l’UE , des pertinentes agences et experts de l’ONU, ainsi que des ONG et des expertes féministes d’avoir un échange sur des façons concrètes de progresser dans la lutte aux violences faites aux femmes . Malgré l’absence des Commissaires Européens, deux enjeux essentiels ont été abordés et ont abouti à des recommandations concrètes :

Assurer que la réunion de la Commission sur le Statut des Femmes des Nations Unies (CSW) en 2013 aboutisse à un résultat concret et que l’UE ait un rôle de leader sur la scène internationale.

Tandis que les droits des femmes sont de plus en plus menacés, l’Union Européenne devrait jouer un rôle de leader au niveau international, pour assurer des progrès et réaffirmer l’engagement de tous les Pays afin que les droits des femmes soient mieux garantis. Les violences faites aux femmes seront le sujet principal de la réunion de la CSW en 2013: l’Union Européenne et la société civile progressiste doivent travailler main dans la main pour assurer un résultat positif de ce sommet. Selon le LEF, il est indispensable que l’UE prépare et y apporte une position rigoureuse et qu’elle agisse de manière diplomatique, afin que le meeting aboutisse aux meilleures conclusions à niveau onusien. La réunion de la CSW de l’année prochaine est d’autant plus essentielle qu’en 2003 aucune conclusion ne fut prise par rapport au sujet des violences faites aux femmes.
Rashida Manjoo, Rapporteuse Spéciale des Nations Unies chargée de la question des violences faites aux femmes, a affirmé : « Nous devons passer de la théorie à la pratique. Nous avons besoin de ressources pour adresser ce type de violation systématique et structurelle des droits des femmes. Si la réunion de 2013 n’apportera aucune conclusion, ceci ne fera que confirmer la marche arrière envers les droits des femmes ».

Dagmar Schumacher, du Bureau UN Women de Bruxelles : « Combattre les violences faites aux femmes est une obligation étatique. L’UE doit promouvoir le dialogue et entrer en contact avec d’autres Pays ».
Wiveca Holst, experte suédoise de l’Observatoire du LEF : « Un rapport récent montre que la façon la plus productive d’avoir des politiques sur les violences faites aux femmes performantes c’est d’avoir un mouvement féministe fort ».

Maria Hadjittheodosiou , Conseillère Politique de la Représentation Permanente de la République de Chypre auprès de l’UE : « Nous espérons que le travail actuel, y compris les prochaines Conclusions du Conseil sur les violences faites aux femmes, mèneront à l’action ».

Assurer l’avancement des politiques intérieures et extérieures de l’UE sur les violences faites aux femmes, ainsi que la ratification de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique.

Malgré de nombreux engagements de la part de toutes les Institutions Européennes, il n’existe pas encore de législation cadre de l’UE pour adresser et éradiquer toute forme de violence faite aux femmes à l’intérieur des Pays de l’UE. Au même temps, l’UE est censée avoir une voix commune sur ce même sujet au niveau international et elle a adopté des directives pour les droits de l’homme très sévères en matière des violences faites aux femmes dans ses politiques extérieures. Comment expliquer tout cela et comment faire en sorte qu’il y ait plus de cohérence entre les politiques internes et extérieures de l’UE ? Avec la nouvelle Convention du Conseil de l’Europe sur la violence à l’égard des femmes, l’UE a une possibilité concrète de transformer ses déclarations en engagements, en la ratifiant. Le LEF s’attend à une ratification rapide de la Convention par l’UE, ainsi que des pas ultérieurs afin que la protection des femmes de la violence masculine soit assurée.
Cécile Gréboval, EWL : « La Convention du Conseil de l’Europe sur la violence à l’égard des femmes a été adoptée par consensus. Où est-il, ce consensus, lorsqu’il s’agit de la ratifier ? »

José Mendes Bota, Conseil de l’Europe : « Le manque de ressources est une excuse additionnelle pour une réaction politique négative ».
Mikael Gustaffson, Parlementaire Européen : « Madame Reding a dit qu’elle ne veut ‘pas de papiers, mais plutôt des actions’. Nous voulons une directive, ça c’est de la vraie action ! »

Michele Levoy, PICUM : « Toute femme devrait être protégée. L’exclusion mène vers l’impunité ».

Le LEF va surveiller activement la suite de ce séminaire, tout en donnant visibilité à ses recommandations, en faisant campagne pour que l’UE ratifie la Convention du Conseil de l’Europe et en militant pour la création d’une année européenne et une stratégie pour éradiquer la violence contre les femmes. Le séminaire a terminé avec une photo de groupe où tous les participants ont montré la carte postale « il est temps d’agir ! Stop aux violences faites aux femmes en Europe ».

Recommandations du séminaire

  • L’UE devrait ratifier la Convention du Conseil de l’Europe le plu tôt possible
  • Toute présidence de l’UE devrait aussi ratifier la Convention et pousser les autres Etats Membres à la ratifier
  • L’UE devrait garantir que les Organisations des femmes soient présentes au meeting de la CSW en 2013
  • Le Service Européen pour l’Action Extérieure (SEAE) devrait inclure le sujet des violences faites aux femmes et de la CSW dans tous ses partenariats et son travail diplomatique avec les Pays Tiers.
  • L’UE devrait s’engager avec tous les Pays, étant donné la CSW, pour préparer les conclusions sur les violences faites aux femmes. Ce genre de dialogue devrait aller au-delà du clivage Nord/Sud, afin que des bases communes pour un accord soient trouvées de façon constructive.
  • L’UE devrait élaborer une stratégie globale pour éradiquer les violences faites aux femmes, pour aller au-delà de l’approche fragmentaire actuelle qui n’est pas cohérente et ne protège pas toutes les femmes en Europe.

Participants à la discussion :

  • Mikael Gustaffson, Parlementaire Européen et Président du Comité du Parlement Européen pour les Droits des Femmes (FEMM)
  • Daniela Bankier, Directrice de l’Unité JUST/D2 et Maria Tomassetti, Directrice Adjointe de l’Unité JUST/D2, Commission Européenne
  • (Jivka Petkova, Chargée des Droits des Femmes et des Politiques de Genre, Direction des Droits de l’Homme et de la Démocratie, Service Européen pour l’Action Extérieure) excusées
  • Rashida Manjoo, Rapporteuse Spéciale des Nations Unies chargée de la question de la violence contre les femmes
  • Dagmar Schumacher, Bureau UN Women de Bruxelles
  • Mendes Bota, Rapporteur Général du Conseil de l’Europe sur la violence à l’égard des femmes et Coordinateur Politique du Réseau Parlementaire « Women Free from Violence »
  • Maria Hadjittheodosiou, Conseillère Politique de la Représentation Permanente de la République de Chypre auprès de l’UE
  • Cécile Gréboval, Secrétaire Générale du LEF

Le Lobby Européen des Femmes a aussi invité au séminaire les partenaires et les acteurs concernés qui travaillent sur le sujet des violences faites aux femmes, afin qu’ils puissent apporter une valeur ajoutée à la discussion à travers du partage de leurs expériences et leur expertise. Quinze expertes de l’Observatoire du LEF sur la violence contre les femmes, en provenance de tous les coins de l’Europe, étaient présentes ; l’Institut Européen pour l’Egalité entre les Hommes et les Femmes (EIGE) et l’Agence pour les Droits Fondamentaux (EUFRA) étaient représentés ; des représentantes de plusieurs ONG de niveau européen étaient également présents : Mental Health Europe, PICUM – Plateform for International Cooperation on Undocumented Migrants, WAGGGS - World Association of Girl Guides and Girl Scouts, Amnesty International End FGM Campaign, EDF - European Disability Forum, CONCORD – European NGO Confederation for Relief and Development, Social Platform, ENoMW - European Network of Migrant Women, CIFCA – Oficina Internacional de Derechos Humanos-Acción Columbia, Oxfam Solidarity.

Pour plus d’information :
Site WEB du LEF « S’impliquer Une année européenne pour mettre fin aux violences faites aux femmes ! »

Réseau Parlementaire pour « le droit des femmes de vivre sans violence » du Conseil de l’Europe.

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